Les semaines se suivent et se ressemblent. Les chiffres de la pandémie sont chaque jour plus importants et on ne voit toujours pas de fléchissement. Le pic épidémique n’est malheureusement toujours pas arrivé en Italie et Espagne. Evidemment aucune visibilité pour la France. Le déni américain a enfin cessé et les chiffres annoncés font peur. Selon D. Trump, et son habituel sens de la diplomatie, si les Etats-Unis comptaient 200 ou 240 000 décès, ils auraient fait un « good job ».
Les chiffres quant à l’impact économique et social commencent à s’affiner et sont, eux aussi, effrayants. Cette semaine 6,6 millions d’inscription aux chômage aux US. Depuis des années la moyenne hebdomadaire était inférieure à 200K. En deux semaines l’économie américaine aura créée 10 millions de chômeurs soit quasiment 8 chômeurs à la seconde. Et les mesures de confinements ne sont pas encore entrées en vigueur dans de nombreux états. Goldman Sachs envisage un taux de chômage à 30%. Il était stable autour de 3,5% sur l’année 2019. Les premières « estimations » de PIB en Europe et aux US sont fortement négatives pour 2020 et 2021. Aucun secteur d’activité ne sera épargné. Toutes les sociétés ont annulé leur guidance. Plus de projection de chiffres et plus de rendement puisque, même les dividendes qui avaient été votés sont annulés.
Cette semaine aura été celle de la clôture calendaire du premier trimestre 2020. Le pire de l’histoire. Sur le CAC40, -40,6% entre le plus haut du 19 fev et le plus bas du 16 mars.
Par rapport à ce point bas, le cash CAC40 a repris 21% du 16 au 27 mars. Un rebond purement technique certainement un peu trop violent. D’où le retracement de cette semaine, -4,5%.
Les volumes ont totalement déserté les marchés tant sur les actions que sur les dérivés futures et options. Les spread vont jusque 6 points et il s’échange une dizaine de contrats à l’ouverture à 8h, incroyable. 208K contrats futures sont ouverts sur le CAC40, c’est 40 à 50% de moins que la moyenne. Ce manque de densité est très propice aux embardés violentes mais cependant la stabilisation autour des 4200 a entraîné une baisse de la volatilité implicite qui s’établit autour des 41%.
Sur le cash, mardi 31 mars les MM5 et 21 sont venu en contact sans se croiser, marquant un contre signal baissier. De nombreuses actions sont dans la même situation. Toutes les bancaires, Unibail, le secteur du luxe, Vinci, Schneider, tout le secteur auto. Bref quasiment tous les secteurs sauf Total Sanofi, Air Liquide.
La zone support 4200 a été fragilisée est cassée deux fois en séance ou hors séance mais avait été sauvé en clôture du cash. La dernière séance aujourd’hui a clôturé sous ce niveau à 4155. Il est vrai dans des volumes les plus bas depuis la chute, 3 milliards € ce jour.
Si cette zone cède un retour vers les plus bas est fortement envisageable. Il faudrait s’installer au dessus de 4220 pour voir s’éloigner la zone de danger